Prospection à la Combe des Planards (Bourg-St-Pierre, VS)

Il fait trop beau pour bosser. C’est une de ces journées d’août où le ciel est d’un bleu éclatant, sans un souffle de vent, et où l’appel de la montagne devient impossible à ignorer. Alors je prends congé. Depuis un moment déjà, je voulais aller voir ce qu’il reste de la mine d’anthracite de la Combe des Planards, au-dessus de Bourg-St-Pierre. Je savais qu’il y avait peu de chance de trouver quelque chose de tangible, mais j’avais envie de le constater par moi-même.

Je me gare près du relais du barrage des Toules et j’attaque la montée. Les 300 premiers mètres de dénivelé grimpent gentiment, avec quelques lacets pour prendre de l’altitude. Puis le chemin s’assagit et suit le fond de la vallée, en pente douce, jusqu’aux chalets des Planards. La vallée séduit par la simplicité de sa pelouse alpine, le murmure du torrent qui la traverse et les crêtes nues, qui ferment l’horizon à plus de 2600 mètres.

Je poursuis sur le sentier, qui continue encore en ligne droite sur une centaine de mètres. Puis, ne sachant pas précisément où se trouve l’ancienne mine – la carte Siegfried n’est pas très explicite – je quitte la trace et grimpe le talus, un peu au jugé. Je gagne environ 100 mètres de dénivelé en fouillant les ruptures de pente, guettant le moindre indice.

Et finalement, au sud-est de la ruine de l’ître de la Parreire, je tombe sur un cordon morainique. À sa base, un petit tas noirâtre attire mon attention. La matière est friable, poussiéreuse, d’un noir profond : de l’anthracite, sans aucun doute. Quelqu’un a extrait ici du charbon, autrefois. Mais il ne reste plus rien, aucun indice visible d’activité minière.
Je finis par retrouver la trace de l’ancien sentier des mines, que je suis en direction de la Gouille du Dragon. Un peu plus loin, je tombe sur un gros affleurement de schistes, au pied duquel un voile d’éboulis noirâtre recouvre la pente. À la base de l’affleurement, j’identifie enfin le filon : un mince ruban d’anthracite. Mais toujours pas d’entrée de galerie. Ou peut-être… plus d’entrée. Au sommet de l’affleurement, un éboulement, et entre les blocs, une ouverture qui ressemble à une amorce de galerie. Mais il faudrait désober sérieusement pour en avoir le cœur net. Et comme on est dans un district franc fédéral, mieux vaut laisser les choses en l’état.

Je redescends tranquillement, satisfait. La mine a presque disparu, mais j’ai trouvé ce que j’étais venu chercher : un lieu, une ambiance, des traces ténues d’un passé oublié.

 

Lonfat K.